La Grotte Scladina, fouillée quotidiennement, constitue une source inestimable de matériel faunique. Parmi les nombreuses espèces découvertes, l’ours des cavernes domine largement avec 80 % des restes exhumés. Cependant, des crânes d’ours des cavernes dans un état de complétude tel que celui illustré ici restent des découvertes rares. Leur préservation nécessite des traitements spécifiques pour garantir leur conservation à long terme.Contrairement aux artefacts en pierre, les ossements et les dents sont nettement plus fragiles et se détériorent plus rapidement. Cet état de conservation s’explique notamment par divers facteurs : l'acidité des sols, les mouvements sédimentaires, les carnivores, l'homme et les fluctuations climatiques, qui participent tous à l’accélération de la dégradation des restes osseux.La Grotte Scladina se distingue par l’exceptionnelle qualité de préservation de ses vestiges osseux, ce qui permet notamment de réaliser des études génétiques.

Face au déclin des pipes en terre au profit de la cigarette, les pipiers ont dû se réinventer. En quête de nouveaux débouchés, les fêtes foraines et les jeux d’adresse leur ont permis l’écoulement de leurs marchandises et même le développement de celles-ci. Le tir aux pipes est un jeu classique des foires où le joueur doit faire tomber des petites cibles alignées à l'aide d'une carabine à air comprimé. Historiquement, l'utilisation de la céramique dans les jeux forains reflète le savoir-faire local, notamment dans des régions comme Andenne, réputée pour sa production de céramique. Les pipiers ont même développé des figurines spécifiques pour animer et remplacer les simples cibles cylindriques. Ces stands de tir ne se contentent pas d'offrir une activité ludique : ils perpétuent également un patrimoine, lié étroitement à la céramique. Ces sujets de tir forain illustrent parfaitement le côté hétéroclite de nos collections mais aussi leur caractère local et folklorique.

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Depuis le début des fouilles en 1978, près de 20 000 artefacts lithiques ont été collectés, témoignant de l’activité soutenue des Néandertaliens dans la région. Ces derniers privilégiaient l’utilisation de matériaux tels que le silex, le quartz et le quartzite, issus de diverses provenances : des galets prélevés dans les alluvions de la Meuse, ainsi que des blocs de silex probablement extraits d’affleurements situés en Hesbaye.

Les industries lithiques mises au jour ont fait l’objet d’études approfondies, couvrant des thématiques variées : identification des sources d’approvisionnement en matières premières, analyses techno-typologiques, remontages des éclats, et bien d’autres. La richesse exceptionnelle de ce corpus, issue d’une collecte systématique et exhaustive menée depuis le début des investigations scientifiques, associée à une maîtrise rigoureuse du contexte stratigraphique, offre un terrain idéal pour des recherches multidisciplinaires toujours en cours.

La céramique est un matériau qui peut servir à la production d’objets communs, comme de la vaisselle usuelle, mais également à la réalisation de chefs-d’œuvre. Nos collections recèlent quelques pièces d’exception qui illustrent le talent des potiers, artisans ou artistes qui ont modelé et façonné l’argile à Andenne pendant des siècles. Parmi les œuvres les plus spectaculaires exposées à l’EMA, nous comptons un objet énigmatique, constitué d’une vasque portée par une colonne entourée de colonnettes et de personnages. La coupe supérieure est flanquée de visages grimaçants et surmontant un cylindre central creux autour duquel sont disposés deux registres de quatre personnages.Cet objet hors du commun fut découvert dans la crypte de l’ancienne collégiale Sainte-Marie-Majeure d’Andenne, détruite au 18e siècle et exhumée lors des fouilles de la Place du Chapitre à la fin du 20e siècle. Au-delà de la prouesse technique que représente la fabrication de cet objet, ses particularités typologiques et iconographiques sont également exceptionnelles.

C’est au 20^e siècle bien après l'âge d’or des potiers, faïenciers et pipiers, que différents artistes ont continué de façonner la derle, argile locale de la région d’Andenne. Parmi eux, Antonio Lampecco occupe une place de premier plan, séduit par les qualités plastiques exceptionnelles de cette matière, idéale pour le tournage et le moulage.
La renommée de Lampecco est intimement liée à la derle, qu'il utilise comme élément central de son art entre 1955 et 1974. Il tire parti des caractéristiques uniques de cette argile pour créer des œuvres qui incarnent à la fois la sobriété et le raffinement. 

Aujourd'hui, cette tradition se perpétue et s'enrichit grâce au talent de céramistes contemporains, qu'ils soient issus de la région andennaise ou originaires de contrées plus lointaines. Le Ceramic Art Andenne, événement triennal de renommée internationale, célèbre cette fusion entre tradition et innovation. Il rassemble dans notre cité des artistes et amateurs d'art contemporain autour de la céramique et met en lumière les multiples facettes de la céramique, ce matériau polyvalent. Ce rendez-vous incontournable contribue également à étoffer nos collections, témoins de l'évolution de l'art céramique.

Tout le matériel extrait de la Grotte Scladina est minutieusement pris en charge par notre Service des Collections avant d’être étudié. Chaque élément exhumé, du fragment osseux à l’éclat de silex, est soigneusement nettoyé, inventorié, marqué et conditionné. Les étapes du post-fouille sont d’une importance cruciale pour la suite des missions menées sur le matériel. Elles garantissent non seulement la préservation des objets retrouvés, mais aussi la traçabilité de chaque pièce extraite de la grotte, ce qui est essentiel.

Lors de la dernière étape du processus, le conditionnement, des écrins sur mesure sont confectionnés pour chaque pièce, à l'aide de matériaux non acides, soigneusement sélectionnés pour garantir la conservation optimale des pièces. Ceux-ci assurent à la fois le rangement sécurisé des ossements dans les réserves et leur protection lors des éventuels transports vers d'autres institutions, notamment dans le cadre de prêts pour des expositions ou des études scientifiques. Cette façon de conditionner s’applique à la majeure partie de nos collections.

Dès l’Antiquité, mais surtout à l’époque médiévale, Andenne est un centre important de production céramique. Vaisselle et pièces utilitaires en terre cuite sortent des ateliers de potiers installés dans les campagnes, près des gisements d’argile, ou en bord de Meuse, proche de cette voie d’exportation. 

Le matériel archéologique issu de ces centres de productions médiévaux est présent en masse dans nos collections. Cette abondance d’objets permet l’étude des formes et la comparaison des typologies. 

La céramique est le matériau que l’on retrouve le plus aisément sur un site archéologique. Elle est produite en abondance car elle se casse aisément et ne peut être que rarement recyclée, au contraire des objets en verre et métal, ni se décomposer, à l’inverse des matériaux organiques. Ces autres catégories d’objets sont également présentes dans nos collections à plus petite échelle.